Notre
Saint-Père a Publié le Jeudi dernier, l’encyclique Laudato si. Celle-ci
constitue un document essentiel à la protection de notre environnement qui est
une question de Justice et paix et Intégrité de la Création. Avant que chacun
de nous ne déguste entièrement cette lettre Encyclique, voici une synthèse que
nous propose Radio Vatican.
«
Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants
qui grandissent ? » Cette interrogation est au cœur de Laudato Si’,
l’encyclique du Pape François sur le soin de notre maison commune. Le Pape
poursuit : « cette question ne concerne pas seulement l’environnement de
manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière
fragmentaire », et ceci conduit à s’interroger sur le sens de
l’existence et de ses valeurs à la base de la vie sociale.
Laudato
Si’ est la première encyclique entièrement écrite des mains du Pape
François. Un texte rédigé après avoir fait appel à des dizaines d’experts et de
scientifiques, en collaboration avec le Conseil pontifical Justice et Paix.
Les
chiffres entre parenthèses se réfèrent aux 246 paragraphes dans lesquels
le Pape François articule sa pensée sur une planète qui se meurt et où l’homme
a sa responsabilité.
Chapitre
I – Ce qui se passe dans notre maison
Chapitre
II – L’Evangile de la Création
Chapitre
III – La racine humaine de la crise écologique
Chapitre
IV – Une Écologie intégrale
Chapitre
V – Quelques lignes d’orientation et d’action
Chapitre
VI – Education et spiritualité écologiques
L’encyclique
prend le nom de l’invocation de Saint François « Loué sois-tu mon
Seigneur » du Cantique des Créatures, qui rappelle que la terre,
notre maison commune, est « comme une sœur, avec laquelle nous
partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras
ouverts » (1). Nous-mêmes « sommes terre » (Gen 2,7).
Notre corps est lui-même constitué des éléments de la planète, « son
air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure » (2).
Aujourd’hui,
cette terre, maltraitée et saccagée, pleure, et ses gémissements rejoignent
ceux de tous les laissés-pour-compte dans le monde. Le Pape François invite à
les écouter, en sollicitant chacun de nous – individus, familles, collectivités
locales, nations et communauté internationale – à une « conversion
écologique »(216-221), selon l’expression de Saint Jean-Paul II,
c’est-à-dire « changer de cap », en assumant la beauté et la
responsabilité d’un engagement « pour le soin de notre maison commune ».
Dans
le même temps, le Pape François reconnaît « une sensibilité
croissante concernant aussi bien l’environnement que la protection de la
nature, et une sincère et douloureuse préoccupation qui grandit pour ce qui
arrive à notre planète » (19), légitimant ainsi un regard d’espérance qui
ponctue toute l’encyclique, et envoie à tous un message clair et plein
d’espérance :« L’humanité possède encore la capacité de collaborer
pour construire notre maison commune » (13) ; « l'être
humain est encore capable d'intervenir
positivement » (58) ; « tout n’est pas perdu, parce
que les êtres humains, capables de se dégrader à l'extrême, peuvent aussi se
surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer » (205).
L'écologie,
partie intégrante de la foi
Le
Souverain Pontife s’adresse bien sûr aux fidèles catholiques, en reprenant les
paroles de Saint Jean-Paul II : « les chrétiens, notamment,
savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à
l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi
» (64), mais propose« spécialement d’entrer en dialogue avec tous en
ce qui concerne notre maison commune » (3) : le dialogue
parcourt tout le texte, et dans le chapitre 5, devient un instrument pour
affronter et résoudre les problèmes.
Depuis
toujours, le Pape François rappelle que « les autres Églises et
communautés chrétiennes – comme aussi d’autres religions – ont nourri une
grande préoccupation et une précieuse réflexion » sur le thème de
l’écologie. (7) Il en assume même explicitement la contribution, en citant
amplement le« cher Patriarche Œcuménique Bartholomée » (7). À
plusieurs reprises, le Saint-Père remercie les protagonistes de cet engagement
– que ce soient des individus, des associations ou des institutions –, en
reconnaissant que « la réflexion d’innombrables scientifiques,
philosophes, théologiens et organisations sociales qui ont enrichi la pensée de
l’Église sur ces questions »(7), et invite chacun à reconnaître « la
richesse que les religions peuvent offrir pour une écologie intégrale et pour le
plein développement du genre humain ».
L’itinéraire
de l’encyclique est tracé au paragraphe 15, et s’articule en six chapitres. On
passe d’une écoute de la situation à partir des meilleures données
scientifiques disponibles (chapitre 1), à la confrontation avec la Bible et la
tradition judéo-chrétienne (chapitre 2), en identifiant les racines des
problèmes (chapitre 3) posés par la technocratie et un repli
autoréférentiel excessif de l’être humain. La proposition de l’encyclique
(chapitre 4) est celle d’une « écologie intégrale, qui a clairement des
dimensions humaines et sociales. » (137), inséparablement liée à la question
environnementale.
Invitation
à un dialogue honnête et transparent
Dans
cette perspective, le Pape François propose (chapitre 5) d’avoir, à chaque
niveau de la vie sociale, économique et politique, un dialogue honnête qui
structure des processus de décision transparents, et rappelle (chapitre 6)
qu’aucun projet ne peut être efficace s’il n’est pas animé d’une conscience
formée et responsable, en donnant des pistes éducatives, spirituelles,
ecclésiales, politiques et théologiques pour croitre dans cette direction.
Le
texte s’achève par deux prières, l’une s’adressant à ceux qui croient en
un« Dieu Créateur et Père » (246), et l’autre proposée à ceux qui
professent la foi en Jésus Christ, rythmée par la ritournelle
du « Laudato Si’ » qui ouvre et ferme l’encyclique.
L’encyclique
est traversée par plusieurs axes thématiques, traités selon diverses
perspectives, qui lui donnent une forte unité : « l’intime
relation entre les pauvres et la fragilité de la planète ; la conviction
que tout est lié dans le monde ; la critique du nouveau paradigme et des
formes de pouvoir qui dérivent de la technologie ; l’invitation à chercher
d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès ; la valeur propre
de chaque créature ; le sens humain de l’écologie ; la nécessité de
débats sincères et honnêtes ; la grave responsabilité de la politique
internationale et locale ; la culture du déchet et la proposition d’un
nouveau style de vie.» (16)
Encyclique, Pape François
Via Radio Vatican.
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